mardi 28 février 2017

Kaleb, tome 3 : Fusion

Puissant et dévorant, le don d'empathie de Kaleb n'a cessé d'évoluer, le conduisant par-delà le Bien et le Mal... Avant d'incarner l'Élu redouté de tous et de livrer une ultime bataille à ses ennemis pour sauver celle qu'il aime, le jeune homme doit accomplir une dernière mission : partir à la rencontre de ses ancêtres en se plongeant dans Le Livre du Volcan...

Organique, prophétique et vivant, l'ouvrage porte en lui l'empreinte des premiers enfants du volcan Eyjafjöll. Son encre a coulé avec leur sang, et ses pages palpitent de leur fureur et de leurs passions. Car ce livre millénaire se nourrit des personnages qu'il rencontre, qu'il nous raconte...


Mon avis

Peut contenir des spoilers concernant les tomes précédents, Kaleb et Kaleb Abigail

J’ai terminé une trilogie !!! Ça mérite que je le souligne, car je suis très forte pour commencer, mais pas pour finir les séries littéraires. Le troisième tome de Kaleb m’a été offert par Anaïs pour mon anniversaire, et je la remercie.

Pour être honnête, j’ai lu les deux premiers tomes de Kaleb il y a bien longtemps. Vous pensez bien que mes souvenirs sont un peu flous. Après relecture de mon avis du tome deux lu il y a bientôt 3 ans, je pense que Kaleb fait partie de ces séries que j’ai aimé découvrir à un certain âge, ou certain moment de ma vie de lectrice, mais que j’aurais dû terminer à ce moment-là également. Avoir trop attendu a malheureusement fait baisser ma note concernant cette fin. Alors que les deux premiers tomes étaient rythmés comme j’aime, ce troisième opus est construit de manière bien étrange pour une fin. J’ai attendu tout du long que le roman commence réellement 

L’autrice décide d’intégrer énormément de passages du fameux livre du volcan, écrit il y a des années et transmis de scribe en scribe. Ce qui est une merveilleuse idée de base -  j’adore quand les auteurs reviennent dans le passé dans leurs histoires pour nous en apprendre plus sur le présent des personnages. Le problème qu’il y a eu dans ce dernier tome, c’est que les passages du livre du volcan prennent beaucoup trop de place comparé à l’histoire de Kaleb. La fin est du coup précipitée, car on se concentre beaucoup plus sur le livre. J’aurais presque préféré avoir un livre à part, une sorte de hors-série, uniquement constitué des passages du livre du volcan. On aurait eu les informations concernant ces enfants dans ce hors-série, et la suite et fin de Kaleb dans le troisième tome. L’autrice aurait pu beaucoup mieux répartir ses personnages et terminer correctement sa trilogie.

J’ai donc préféré suivre les ancêtres de Kaleb. Car leur histoire de volcan est très intéressante. Toutes ces générations d’enfants maudits, c’était passionnant à suivre. Les enfants nés sous les cendres du volcan sont différents, et voir les autres membres du clan en avoir peur, puis les exclure ou les asservir rappelle étrangement une actualité bien réelle. Ils sont différents, ils font peur, il faut donc nous en préserver, avant même de discuter ou connaître l’autre. Cruelle réalité. Les premiers enfants du volcan sont tous différents, et à travers eux, nous allons enfin comprendre l’histoire de Kaleb. Malheureusement comme je le disais, ils sont intéressants, mais Kaleb l’est beaucoup moins. Sa fin est rapide, beaucoup trop. Il décide d’aller sauver Abigail et se venger quitte à tuer tout le monde sur son passage. Son aspect vilain garçon m’avait séduite au départ, car il était l’anti-héros par excellence. Ici, il n’est plus rien. Je l’ai trouvé très fade et grincheux. Autant quand il choisissait de faire le bien ou le mal, il le faisait de façon consciente. Dans cette fin, il m’a simplement donné la sensation de le faire de manière mécanique, comme une marionnette.

Le fin mot de l’histoire m’aura énormément déçue ! L’autrice aurait pu faire quelque chose d’innovant, comme peu d’auteurs osent le faire. Et malheureusement, elle termine sur une note irréaliste, et tellement too much que j’en ai ri. Je n’en revenais pas de cette fin. Et je ne m’en remets toujours pas je crois.


Autrice : Myra Eljundir
Éditeur : Robert Laffont 
Collection : R
Parution : 14 novembre 2013
Pages : 439
EAN-13 : 9782221126844


jeudi 23 février 2017

Les enfants de Peakwood

Quels sont ces étranges maux qui affligent les habitants de Peakwood, petite ville du Montana, USA ? D'où viennent les blessures qui apparaissent sur le corps de certains de ses habitants ? Pourquoi d'autres commencent-ils à agir étrangement ?
Seuls Chayton, le médecin de la ville, et son père, vieux chaman au savoir ancestral, savent reconnaître les signes. Le bouleversement qui approche. Quelque chose en lien avec un accident qui n'aurait jamais dû avoir lieu, dix ans plus tôt. Un secret dont ils ont juré de ne jamais reparler...

Mon avis

Livre bonus, cette lecture aura été la meilleure de mon challenge Cold Winter. Elle m’aura permis de clôturer le Cold Winter, et le week-end à 1000. Sans trop savoir dans quoi j’allais entrer (je lis souvent les résumés à la réception, mais pas avant la lecture, et des fois plusieurs mois s’écoulent entre les deux), j’ai immédiatement accroché à l’ambiance de la petite ville de Peakwood. Tellement accroché, que je l’ai dévoré en un dimanche !

Rod Marty découpe son histoire en cinq gros chapitres. Certains pourraient en être déroutés, et moi aussi, de base, mais j’étais tellement happée par l’histoire que je n’ai pas eu le temps d’être gênée. Comme tout bon auteur, il nous donne un prologue haletant, qui commence sur les chapeaux de roues, pour réellement commencer son histoire une dizaine d’années après cet événement. D’entrée, on est plongés dans un rythme dynamique, cet accident s’étant produit, comment peut-on nous couper dix ans, comme si de rien n’était ? Que s’est-il passé ? Et c’est là que la véritable histoire de Rod Marty commence. J’ai apprécié sa plume, et son intrigue. Il introduit les bons personnages, pour que les bons événements se produisent, et c’est important, car son intrigue n’aurait pas fonctionné sinon.

Chayton a été touché de plein fouet par l’accident de Peakwood. Dix ans après l’incident, il est le dernier médecin en ville, et vit directement dans la clinique. Son destin va être à nouveau chamboulé quand plusieurs habitants de la ville voient apparaître d’étranges hématomes sur leur corps. Ils pensaient le pire derrière eux, pourtant il est à venir.
Je ne vais pas rentrer dans les détails concernant les personnages, ils sont très importants, mais vous en parler vous révélerait trop de choses sur l’histoire. Mes préférés étant bien sûr Tom et Nora. À mon avis, il faut commencer par avoir l’esprit ouvert, car c’est un roman très mystique, qui mêle beaucoup de croyances. Pour moi, tout repose sur l’atmosphère, car une grosse partie de l’intrigue est prévisible dès le début. Mais j’ai été aveuglée concernant le fin mot de l’histoire, je ne l’avais pas vu venir. Je suis ravie d’avoir été surprise.

Je vous parlais de l’ambiance, elle est pour moi le gros plus de ce roman. J’ai marché dès les premières lignes, et je pense que c’est ce qui a fait que j’ai aimé ma lecture. Ça a fonctionné sur moi. Durant toute ma lecture, j’ai senti ce petit frisson me parcourir le corps. Celui qui vous fait tourner les pages de plus en plus vite et fait fonctionner vos méninges à mille à l’heure. Vous commencez à établir cent théories différentes sur le pourquoi du comment. Et même si j’ai compris beaucoup de choses, et que c’était amené de manière à ce qu’on le comprenne à ce moment-là, les frissons ne sont pas partis pour autant. Ce roman est photographique, je voyais toutes les images défiler devant moi en le lisant. Pour d’autres, ce sont plutôt des flashs, des sensations, ici tout était très précis. Ce qui a rajouté des frissons à ma lecture, car je m’y croyais. Et j’avais peur. C’est peut-être stupide, mais une partie de l’histoire m’a fait penser au premier tome de Peggy Sur et les fantômes. Et ce livre m’avait fait trembler quand j’étais plus jeune, car il aborde une thématique qui me fait vraiment froid dans le dos… mais je suis sadique, donc je n’en dirai pas plus. Sachez juste que les gens que vous aimez peuvent soudainement changer de visage du tout au tout.

Une très belle réussite ! Vivement le prochain roman de Rod Marty, qui ne va pas tarder à sortir d’ailleurs.


Auteur : Rod Marty
Éditeur : Scrineo
Collection : -
Parution : 8 octobre 2015
Pages : 382
EAN-13 : 9782367403625

mardi 21 février 2017

Indian Creek

Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j'avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer. — Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m'expliqua-t-il. Fais attention à ça. Tu dois t'en constituer toute une réserve avant que la neige n'immobilise ton camion. Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important, je me lançai : — Heu... C'est quoi, une corde de bois ? Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s'apprête à vivre seul au cœur des montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère, véritable hymne aux grands espaces sauvages. Indian Creek est un captivant récit d'aventures et d'apprentissage, un Walden des temps modernes. Ce classique contemporain a établi Pete Fromm comme une des grandes voix de l'Ouest.


Mon avis

Bonus de mon Cold Winter challenge, Indian Creek de Pete Fromm a passé de longs mois dans ma Wishlist, pour enfin atterrir dans ma PAL un jour où j’avais besoin d’acheter quelque chose (ces fameux jours où juste la sensation d’acheter un livre nous réconforte, sûrement un jour sans). Des montagnes, la solitude et de la neige. La recette parfaite.

Pete a besoin de vivre quelque chose. Étudiant en biologie animale à l’université, il se plonge avec délice dans les récits de trappeurs, et est fasciné par les histoires de ces hommes. Ces figures qui aujourd’hui ont quelque chose à raconter. Mais lui, que pourra-t-il bien raconter s’il reste ici, à ne rien faire d’autre qu’étudier et vivre sa vie ?
Sur un coup de tête, il part garder des œufs de poissons à Indian Creek. Plus de 2 millions d’œufs à préserver dans un bassin au fin fond des Rocheuses. Une tente. Sa chienne Boone. Les montagnes. Et lui.

L’auteur passe par beaucoup d’émotions, et nous les livre avec justesse. Son manque d’expérience pour cette mission aurait pu lui être fatal à de nombreuses reprises, mais il décide d’en faire sa force. De ne jamais se laisser abattre, de dépasser les auteurs/trappeurs des livres qu’il a pu lire. Bien sûr, la beauté du texte réside beaucoup dans les contemplations de la nature, de la liberté et des limites que Pete va franchir. Mais il y a une sensation qui dépasse tout cela, une sorte de questionnement que j’ai trouvé tellement touchant.
Durant ces nombreux mois d’hiver, Pete rêve de passer quelques jours loin de sa solitude, loin de la neige et du froid. De prendre une vraie douche, de manger un vrai repas, de passer du temps avec ses amis. À chaque fois, son plan pour échapper quelques jours à sa solitude s’effondre. Et quand il y arrive enfin ! quand il descend de sa montagne pour la première fois depuis des semaines, il se décrit perdu. Voire même agressé par tout ce qui l’entoure. Les gens, les bruits, la facilité de vie, tout est encombrant et dénué de sens. J’ai ressenti sa détresse à ce moment-là. On se focalise quotidiennement sur des petits riens qu’on transforme rapidement en montagnes de problèmes. Alors qu’ils n’en sont pas. Il suffirait de les prendre pour ce qu’ils sont vraiment : des petits problèmes, et les traiter avant qu’ils ne deviennent énormes.
Pete Fromm vit ces quelques mois loin de tout avec tous ses sens en éveils, chaque tâche est importante, malgré sa simplicité. J’ai vraiment été bouleversée par son retour, quand il « recommence » à vivre comme avant. Lui qui cherchait quelque chose à raconter, ce qu’il a vécu restera à jamais une expérience unique, et il aura beau la raconter mille fois, elle n’aura jamais la même saveur qu’au moment où il l’a vécue.

À côté de ça, Pete m’aura beaucoup fait rire. Son manque de préparation nous vaudra quelques fous-rires. Que ce soit son arrivée avec les gardes, qui ne le pensent pas capable de survivre seul à cet endroit. La scène du couteau suisse, qui aurait pu finir au drame. Ses réflexions sur sa vie de solitaire. Une histoire qui nous fait autant rire que pleurer. Merci Pete Fromm, de m’avoir fait voyager à travers tes mots, vers Indian Creek, alors que j’étais tranquillement emmitouflée dans mon plaid à siroter une tasse de thé.  


Auteur : Pete Fromme
Éditeur : Gallmeister
Collection : Totem
Parution : 30 avril 2010
Pages : 237
EAN-13 : 9782351785027
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